Le Parti de l’égalité socialiste participe aux élections en Allemagne : Contre le militarisme et la guerre ! Pour le socialisme !
Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l’égalité socialiste, Allemagne)
8 juin 2017
Le Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l’égalité socialiste, SGP) participe aux élections fédérales du Bundestag (Parlement fédéral) qui auront lieu le 24 septembre prochain. Nous présentons une liste de candidats dans les États de Berlin et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ainsi que des candidats dans les circonscriptions électorales de Francfort et de Leipzig.
Un programme socialiste contre la guerre et le capitalisme et qui articule les véritables intérêts de la classe ouvrière et des jeunes partout dans le monde est au cœur de notre campagne électorale. Le programme électoral du SGP constitue la base qui permet à la classe ouvrière d’intervenir en tant que force indépendante dans les développements politiques.
Les élections législatives du Bundestag ont lieu au milieu de la crise internationale la plus profonde de l’histoire de la société capitaliste. Le risque d’une guerre mondiale nucléaire n’a jamais été aussi grand que de nos jours. Après 25 ans de guerres continues au Moyen-Orient, aux Balkans et en Afrique du Nord, les États-Unis préparent une confrontation militaire directe avec les puissances nucléaires de la Chine et de la Russie. L’Allemagne et les autres puissances européennes réagissent à la croissance des conflits géopolitiques en renforçant leur propre capacité militaire. Ce qui accentue le danger d’une nouvelle guerre majeure en Europe.
L’actuelle coalition du gouvernement fédéral, que forment les conservateurs de l’Union chrétienne-démocratique (CDU) et de l’Union sociale chrétienne (CSU) avec le Parti social-démocrate (SPD), s’est engagée à faire passer d’ici 2024 le budget militaire de 35 milliards d’euros à au moins 60 milliards d’euros, tout en effectuant des coupes sévères dans les dépenses publiques consacrées à l’éducation et à d’autres besoins sociaux. Ceci a lieu dans des conditions où une grande partie de la population a déjà du mal à joindre les deux bouts. Quarante pour cent de tous les travailleurs sont employés dans des emplois précaires et 16 pour cent de la population vit sous le seuil de pauvreté, dont 2,5 millions d’enfants.
Tous les partis de l’establishment suivent ce cap politique. Tous n’ont rien d’autre à offrir que le militarisme, l’oppression politique et des attaques contre le niveau de vie. Des conservateurs de la CDU/CSU au parti La Gauche (Die Linke), ils effectuent tous des coupes claires dans les budgets au niveau fédéral et des Länder. Ils complotent tous contre la population en utilisant l’élection du Bundestag pour amener au pouvoir un gouvernement qui augmentera considérablement les dépenses militaires, qui réduira les prestations sociales et les salaires et qui mettra en place l’équivalent d’un État policier.
Le SGP est le seul parti qui préconise un programme socialiste. Tous les autres partis se disant « de gauche » ont fait une croix sur la classe ouvrière. Ils défendent les banques, les grandes entreprises, la Bundeswehr (les forces armées allemandes) et les services secrets. Cent cinquante ans après la publication du Capital de Marx, le capitalisme montre à nouveau son vrai visage. Tout ce que les grands marxistes ont écrit sur le système capitaliste est une fois de plus confirmé : c’est un système qui conduit inévitablement à l’inégalité sociale, à la guerre et à la dictature.
Mais, la crise du capitalisme crée aussi les conditions pour la surmonter. Le SGP profitera de la campagne électorale pour débattre d’un programme révolutionnaire et lutter pour une perspective socialiste au sein de la classe ouvrière.
Les revendications suivantes sont au cœur de la campagne électorale du SGP :
Non à la guerre et au militarisme ! Stop au retour à la politique de grande puissance de l’Allemagne !
L’épicentre du risque de guerre se trouve aux États-Unis qui compensent leur déclin économique par une guerre commerciale et des agressions militaires. Depuis la dissolution de l’Union soviétique, Washington a perdu toute inhibition. Avec Donald Trump, le président le plus à droite de l’histoire des États-Unis a accédé à la Maison Blanche. Il personnifie la brutalité et la criminalité de la classe dirigeante du pays.
L’impérialisme allemand a réagi en s’érigeant lui-même en puissance hégémonique de l’Europe. Sept décennies après la défaite du régime nazi, il s’efforce encore une fois d’imposer par des moyens militaires ses intérêts géostratégiques et économiques partout dans le monde.
En 2014, le président allemand Joachim Gauck et son successeur Frank-Walter Steinmeier (SPD) avaient annoncé que l’Allemagne était « trop grande et trop importante » pour se tenir à l’écart des crises et des points chauds du monde. Actuellement, la classe dirigeante allemande recourt à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et aux conflits croissants avec le président Trump pour renforcer l’armée allemande et européenne de façon à pouvoir agir indépendamment des États-Unis et, si nécessaire, contre eux.
C’est justement depuis une tente à bière à Munich – le décor privilégié par Hitler – que la chancelière Angela Merkel a déclaré que « nous, les Européens, devons prendre en main notre propre destin » et « lutter nous-mêmes pour notre avenir. »
Personne ne devrait être déconcerté par les efforts qu’elle entreprend pour envelopper cet appel dans des phrases creuses sur la défense des « valeurs occidentales » et la protection du climat. L’édulcoration des intérêts impérialistes par des paroles en l’air sur les « valeurs » et la « culture » a une longue tradition en Allemagne. En 1914, Berlin avait justifié la guerre mondiale comme une lutte contre la « barbarie russe » et 93 influentes figures du monde scientifique et culturel avaient publié un manifeste s’adressant à tous les « hommes de culture » qui défendait l’armée allemande pendant qu’elle était occupée à incendier et à piller la Belgique. Vingt-cinq ans plus tard, l’Europe était réduite en cendres par les chars et les avions allemands.
La guerre et le militarisme suivent une logique implacable. Les véritables implications du militarisme allemand ont été exprimées ouvertement par l’historien d’extrême-droite Jörg Baberowski. Évoquant la lutte contre les organisations terroristes, il a déclaré : « et si l’on ne veut pas prendre des otages, brûler des villages, pendre les gens et semer la peur et la terreur, comme le font les terroristes, si l’on n’est pas prêt à faire de telles choses, alors on ne pourra jamais gagner ce genre de conflit et il vaut mieux ne pas s’en mêler. »
Au cours du siècle dernier, deux tentatives entreprises par l’impérialisme allemand pour assujettir l’Europe et devenir une puissance mondiale ont abouti à une catastrophe. Bien que la propagande insiste sur le fait qu’une Allemagne réunie a appris les leçons du passé et s’est assagie en mettant l’accent sur la « paix » et la « stabilité », une troisième tentative allemande de s’emparer du pouvoir mondial mènera une fois encore à la guerre et au massacre de masse si la classe ouvrière n’intervient pas.
La Bundeswehr est d’ores et déjà active dans 18 conflits étrangers. Elle a déployé des troupes de combat à la frontière russe et a été impliquée dans des crimes de guerre en Afghanistan et en Syrie. Des réseaux terroristes d’extrême-droite opèrent dans ses rangs en maintenant les traditions de la Wehrmacht de Hitler et ce tout en bénéficiant de la protection de leurs supérieurs.
En tant que marxistes, nous nous basons sur une compréhension des développements sociaux objectifs dans la lutte contre le militarisme et la guerre. La raison du danger d’une troisième guerre mondiale réside dans les contradictions insolubles du capitalisme qui est incapable de surmonter l’antagonisme entre le caractère international de la production et le système d’États-nations.
Il n’y a qu’un seul moyen d’enrayer cette dangereuse évolution : la construction d’un mouvement anti-guerre mondial fondé sur la classe ouvrière et luttant pour le renversement du capitalisme.
En finir avec la pauvreté et l’exploitation ! Pour l’égalité sociale !
Le SGP rejette résolument le système capitaliste. Alors qu’une petite couche de super-riches vit dans le luxe en dominant la politique, la grande majorité de la population vit dans le besoin et est largement exclue du processus décisionnel en politique.
Dans chaque pays, la classe dirigeante cherche à défendre sa richesse et son statut international en exigeant de plus en plus de « sacrifices » de la classe ouvrière. Le chômage massif, la pauvreté et la destruction du niveau de vie en sont les conséquences. Toute une génération de jeunes est privé d’avenir. De vastes ressources sont dilapidées en dépenses militaires, tandis que des infrastructures vitales sont dévastées, que la pauvreté augmente et que des problèmes environnementaux complexes sont négligés.
L’Allemagne est déjà l’un des pays socialement le plus inégal du monde. Selon une étude d’Oxfam, 36 milliardaires allemands possèdent autant de richesse (276 milliards d’euros) que la moitié la plus pauvre de la population. Selon le dernier rapport de l’Association paritaire d’action sociale (Paritätischer Wohlfahrtsverband), la pauvreté affectait en 2015 en Allemagne 15,7 pour cent de la population, un nouveau record. Un employé sur cinq en Allemagne travaille pour une pitoyable somme de moins de 10 euros l’heure.
Le SGP lutte pour une société dans laquelle les besoins humains priment sur les profits des grandes entreprises. Les super-riches, les banques et les grands groupes doivent être expropriés et placés sous le contrôle démocratique de la population. Ce n’est qu’ainsi que les droits sociaux de tous peuvent être assurés. Il s’agit en l’occurrence du droit à un emploi rémunéré décemment, d’une éducation de qualité, d’un logement abordable, d’une retraite sûre, d’un accès aux soins de santé de qualité pour les personnes âgées et à la culture pour tous.
Pour la défense des droits démocratiques et du droit d’asile ! Non aux pouvoirs de surveillance accrus de l’État !
La croissance de l’inégalité sociale et le retour du militarisme vont de pair avec un renforcement massif de la surveillance d’État et de l’appareil répressif. Il ne se passe pas un mois sans que de nouvelles lois soient adoptées visant à renforcer la police et les services secrets, à accroître la surveillance des communications et à intensifier la censure Internet. La prétendue « guerre contre le terrorisme » qui, en réalité produit le terrorisme, sert de prétexte pour intensifier les attaques perpétrées contre les réfugiés et abolir les droits démocratiques élémentaires. Le renforcement des pouvoirs de l’appareil étatique a pour objectif d’intimider et de briser la résistance au militarisme et d’autres formes de protestation sociale.
La classe dirigeante sait que la colère est énorme face aux inégalités sociales. Elle craint l’éclatement d’une lutte de classe ouverte. Selon l’enquête récente Generation What ?, 86 pour cent des jeunes Allemands pensent que l’inégalité augmente. Seul 1 pour cent ont une confiance totale dans le système politique existant, tandis que 71 pour cent aucune. Quarante-deux pour cent participeraient à un soulèvement contre ceux au pouvoir s’il se produisait dans un proche avenir.
Le SGP appelle à la dissolution de tous les services secrets et de l’appareil de surveillance. Nous défendons les droits démocratiques fondamentaux et le droit d’asile et nous rejetons toute forme de nationalisme et de xénophobie. Les attaques à l’encontre des réfugiés visent tous les travailleurs. C’est pourquoi une lutte commune de tous ceux qui vivent en Allemagne est nécessaire contre le capitalisme.
Les travailleurs ont besoin de leur propre parti !
Bien que la politique officielle se heurte à un rejet massif des travailleurs, cette opposition ne trouve aucune expression politique dans les institutions et les partis traditionnels.
Le SPD est détesté à juste titre. Établi à l’origine par les travailleurs, c’est aujourd’hui leur adversaire le plus farouche. L’Agenda 2010 du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder (SPD) et ses « réformes » Hartz [réforme de l’assurance chômage et des systèmes sociaux] ont précipité des millions de travailleurs et leurs familles dans la misère. En tant que partie intégrante du gouvernement actuel de grande coalition, le SPD, en coopération avec le ministre des Finances Wolfgang Schäuble (CDU), a imposé des mesures d’austérité dévastatrices à la Grèce. Quand le SPD parle aujourd’hui de « réformes », il ne parle pas d’améliorations sociales, mais au contraire de coupes sociales, de renforcement de l’appareil d’État et de militarisme. Lors de la campagne électorale, le candidat chef de file du SPD, Martin Schulz, s’en est pris à la chancelière Merkel par la droite. Il promeut vigoureusement le développement d’une politique européenne de la défense et une armée européenne dominée par l’Allemagne.
Une politique identique est poursuivie par le parti des Verts qui a toujours été un parti de la classe moyenne supérieure aisée. Celle-ci fait entre-temps partie des défenseurs les plus acharnés de la guerre et n’éprouve plus que de l’arrogance et du mépris à l’égard de la classe ouvrière. Depuis que le ministre des Affaires étrangères des Verts, Joschka Fischer, a défendu la guerre du Kosovo en 1999 avec le slogan « Plus jamais Auschwitz », les anciens pacifistes soutiennent toute intervention militaire allemande, même lorsqu’ils sont dans l’opposition.
Le parti Die Linke s’apprête à jouer un rôle similaire à celui joué par les Verts il y a 18 ans. Il est en quête d’une coalition « rouge-vert-rouge » avec le SPD et les Verts et est en passe de devenir de plus en plus ouvertement un parti belliciste. Il est significatif de noter que le candidat chef de file du parti, Dietmar Bartsch, avait fait partie des cinq députés de Die Linke au Bundestag qui, pour la première fois, avaient voté en avril 2015 pour le déploiement de la Bundeswehr à l’étranger. Sahra Wagenknecht, la deuxième candidate chef de file du parti, avait déclaré l’été dernier à la chaîne de télévision ZDF : « Bien sûr, [l’Allemagne] ne sortir[a] pas de l’OTAN le jour même de notre entrée au gouvernement. » En d’autres termes, Die Linke est tout aussi disposée à soutenir les opérations de la Bundeswehr à l’étranger qu’elle l’est à imposer des coupes sociales dans les Länder et les communes où il siège au gouvernement.
De par leur politique de droite, le SPD, Die Linke et les Verts favorisent la croissance de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Ce parti d’extrême-droite n’est en mesure de se présenter comme une force d’opposition que parce qu’aucun des partis traditionnels de « gauche » ne s’oppose à la classe dirigeante sur la base d’une perspective socialiste. L’AfD profite de la colère et de la frustration à l’égard de la politique antisociale pratiquée par les principaux partis pour pousser l’ensemble de l’establishment politique vers la droite. Un processus similaire peut être observé avec Marine Le Pen en France, Gert Wilders aux Pays-Bas et Heinz-Christian Strache en Autriche.
Afin de combattre les partis de l’establishment et l’extrême droite et pour intervenir indépendamment dans les événements politiques, la classe ouvrière a besoin de son propre parti. Il y a exactement 100 ans, les travailleurs russes démontraient qu’il était possible de s’emparer du pouvoir de l’État, de mettre fin à la guerre mondiale et de réorganiser la société selon des principes socialistes. La dégénérescence stalinienne ultérieure de l’Union soviétique ne change rien à l’importance historique de la Révolution d’octobre 1917.
Pour l’unité de la classe ouvrière internationale ! Construisons le Sozialistische Gleichheitspartei !
La condition préalable à la préparation des luttes de classes à venir et à la concrétisation d’une perspective socialiste est la construction du Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l’égalité socialiste). Notre force repose sur la tradition historique que nous incarnons et sur les principes que nous représentons.
Nous perpétuons la tradition de l’Opposition de gauche qui, sous la direction de Léon Trotsky, a défendu le marxisme et l’internationalisme socialiste contre la trahison du stalinisme. Nos modèles révolutionnaires sont Lénine, Trotsky, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, qui ont lutté contre le capitalisme même dans les conditions les plus difficiles en défendant l’internationalisme au milieu du déchaînement du nationalisme de la Première Guerre mondiale.
Cela fait maintenant plus de 25 ans que l’ancienne Allemagne de l’Est (République démocratique allemande, DDR) et l’Union soviétique ont été dissoutes. Ceci s’explique par le rôle joué par le stalinisme qui a réprimé politiquement la classe ouvrière en créant une confusion énorme sur la véritable nature du socialisme. La bureaucratie stalinienne elle-même a pris l’initiative de réintroduire le capitalisme, et les conséquences sociales et politiques en furent dévastatrices. Le parti Die Linke s’inscrit dans cette tradition stalinienne.
Le SGP et ses partis frères au Comité international de la Quatrième Internationale (ICFI) sont aujourd’hui les seules organisations de par le monde à lutter pour une réponse socialiste à la crise mondiale du capitalisme.
Nous rejetons toutes les alliances impérialistes et tous les blocs militaires. Nous sommes pour la dissolution de l’OTAN et de l’Union européenne, nous nous battons pour les États socialistes unis d’Europe. Notre alliée dans cette lutte contre le militarisme allemand est la classe ouvrière européenne, américaine et internationale.
Nous appelons tous ceux qui ne veulent pas accepter le retour du militarisme allemand, l’accroissement de la pauvreté et la montée de l’extrême-droite à soutenir le SGP et sa campagne électorale. Appuyez notre participation aux élections en nous donnant votre signature et faites figurer le parti sur le bulletin de vote. Partagez et étudiez cette déclaration électorale avec des amis, des collègues et des connaissances de votre entourage. Organisez des réunions électorales dans votre région, faites un don à notre fonds électoral et votez le 24 septembre pour le SGP. Chaque vote pour le SGP est un vote contre la guerre et le capitalisme.
Lisez et étudiez le World Socialist Web Site, la publication quotidienne sur Internet du CIQI ! Devenez membre du SGP ! Il est grand temps de participer activement à la construction d’un nouveau parti socialiste de masse !
(Article original paru le 5 juin 2017)