Le Parti de l’égalité socialiste présente 43 candidats aux élections générales du Sri Lanka
Par notre correspondant
24 juillet 2015
Le Parti de l’égalité socialiste (SEP) du Sri Lanka a annoncé lundi qu’il présenterait 43 candidats dans trois districts électoraux (Colombo, Jaffna et Nuwara Eliya), aux élections générales du 17 août. En raison des exigences onéreuses du système électoral du Sri Lanka, un parti ne peut se présenter dans une circonscription, que s’il constitue tout une liste de candidates.
Plus de 60 partis politiques et plus de 100 formations indépendantes, 6151 candidats au total, disputeront 196 sièges au parlement de 225 membres. Les 29 sièges restants seront pourvus en fonction du nombre total des votes nationaux remportés par chaque parti.
Le SEP présente un programme socialiste et internationaliste pour mobiliser la classe ouvrière et les pauvres urbains et ruraux contre la menace grandissante de la guerre impérialiste et les attaques contre le niveau de vie et les droits démocratiques.
Les listes du SEP sont menées par des membres dirigeants du parti, reconnus depuis longtemps à travers leur lutte pour l’internationalisme socialiste. Les candidats du SEP comprennent les travailleurs industriels des plantations, des étudiants, des professionnels, des femmes au foyer, des pêcheurs, des enseignants retraités et des employés de banque.
Le District de Colombo a 5,6 millions d'habitants et comprend la capitale Colombo, la plus grande ville du pays. Il abrite une population cinghalaise, tamoule et musulmane diversifiée et compte 1,6 million d’électeurs inscrits. Colombo est le centre financier et l’emplacement du port principal du pays avec d’importantes sections de la classe ouvrière concentrée dans la ville et sa banlieue.
L’ancien gouvernement du président Mahinda Rajapakse a lancé un système qui prétendait transformer Colombo en « centre commercial et touristique » majeur en Asie. Le projet a impliqué l’expulsion brutale des dizaines de milliers de familles pauvres pour faire place à des immeubles commerciaux, des hôtels de luxe, des logements en copropriété, et des parcs de loisirs.
Le SEP a systématiquement fait campagne parmi les pauvres et les travailleurs à Colombo contre les expulsions. L’IYSSE, l’organisation de la jeunesse et des étudiants du parti, mène des campagnes régulières sur les quatre universités dans et autour de Colombo.
Vilani Peiris, âgé de 67 ans, est membre du Bureau politique du SEP et la tête de liste à Colombo. Ayant rejoint le prédécesseur du SEP, la Ligue communiste révolutionnaire (RCL), en 1969 à l'âge de 21 ans, elle a consacré sa vie d'adulte à la lutte pour la construction d'une direction révolutionnaire dans la classe ouvrière.
Peiris est membre du comité de rédaction du WSWS à Colombo et écrit régulièrement pour le WSWS. Elle a dirigé la campagne du parti contre les expulsions à Colombo et des enquêtes ouvrières menées par le SEP / RCL. Cela inclut la récente enquête indépendante ouvrière sur la pollution de l’eau à Weliweriya, où le gouvernement Rajapakse a mobilisé l’armée pour réprimer une manifestation de masse contre la contamination industrielle des sources d’eau locales. Deux étudiants et un jeune travailleur ont été tués et des dizaines d’autres ont été blessées.
Nuwara Eliya est la principale circonscription des plantations dans la région de Central Hills et a une majorité des travailleurs des plantations de thé de langue tamoule. La circonscription a plus d’un demi-million d’électeurs inscrits, cinghalais, tamoul et musulmans.
Les travailleurs des plantations sont parmi les sections les plus opprimées de la classe ouvrière du Sri Lanka. Ils sont soumis à des attaques continues sur leur niveau de vie et les droits démocratiques par les sociétés de plantation et par le gouvernement, en collaboration avec les syndicats. Les travailleurs des plantations mènent actuellement une grève du zèle pour exiger une augmentation de leur salaire journalier de 1.000 roupies (7.50$).
Le SEP / RCL, qui a une histoire de lutte principielle pour défendre les travailleurs des plantations, fait actuellement campagne pour défendre sept travailleurs victimes de la Division de Deeside du Domaine de Glenugie à Maskeliya. Les travailleurs des plantations de thé ont été persécutés par la direction pour leur rôle de premier plan dans la grève de février contre la hausse des objectifs quotidiens de ramassage de thé. Le SEP gagne un soutien important parmi les travailleurs des plantations pour sa campagne, menée au mépris de la brutalité des dirigeants syndicaux de la plantation qui collaborent ouvertement avec la direction du Domaine Glenugie.
Le membre du Bureau politique du SEP M. Thevarajah, âgé de 62 ans, est à la tête de la liste du SEP à Nuwara Eliya. Il a rejoint le RCL en 1976, âgé de 23 ans, et a démissionné de son poste de conseiller technique municipal en 1984 pour devenir permanent du parti.
Thevarajah a joué un rôle clé dans la lutte de la RCL / SEP chez les travailleurs et les jeunes Tamoules au nord du Sri Lanka et dans les plantations. Il a également été impliqué dans plusieurs tournées internationales du SEP pour mobiliser la classe ouvrière internationale contre la guerre communale menée par les gouvernements successifs de Colombo contre les masses tamoules.
Jaffna est la circonscription principale dans la province du Nord et reste sous occupation militaire sri-lankaise. La grande majorité du plus d’un demi-million d’électeurs qui y sont inscrits est tamoule. Des milliers de victimes de la guerre menée par Colombo pendant trois décennies contre les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) y vivent encore dans des camps de fortune.
Paramu Thirugnanasampanthar âgé de 45 ans, un membre dirigeant du SEP au nord du Sri Lanka qui est aussi correspondant régulier du WSWS, dirige la liste du SEP à Jaffna. Il a rejoint le parti en 1992, à l'âge de 22 ans, au point culminant de la guerre sanglante du gouvernement contre le LTTE.
Sampanthar a joué un rôle clé dans la lutte du SEP pour l'unité des travailleurs cinghalais et tamouls sur un programme socialiste et internationaliste contre la guerre anti-tamoule de Colombo et les politiques séparatistes du LTTE. Ciblé par le LTTE pour sa lutte principielle, il a été arrêté en 1998 et emprisonné 50 jours par les séparatistes, avec trois autres membres du SEP. Ils ont été libérés seulement après une vaste campagne internationale menée par le WSWS, par le Comité international de la Quatrième Internationale, et par ses sections.
(Article paru d'abord en anglais le 23 juillet 2015)