Le scandale entourant la « démission » du
ministre des Affaires étrangères Maxime Bernier a dominé le débat au parlement
canadien et dans la presse durant la dernière semaine et demie.
Et cela pourrait se poursuivre durant un certain temps, les
partis de l’opposition ayant fait savoir qu’ils prévoyaient, au
cours des prochains jours sinon semaines, concentrer le gros de leurs attaques
sur le soi-disant manquement à la sécurité nationale de Bernier et du
gouvernement. Les trois partis de l’opposition ont exigé que la
Gendarmerie royale du Canada (GRC) enquête sur une brèche de sécurité impliquant
le ministre des Affaires étrangères qui vient de démissionner. Au début de
cette semaine, ils ont conjugué leurs forces pour lancer, malgré l’opposition
des conservateurs, une enquête du comité parlementaire de la sécurité publique
et nationale sur l’affaire Bernier, y compris l’attitude
supposément nonchalante du gouvernement envers les questions de sécurité au
sujet de la vie privée de Bernier.
Le lundi 26 mai, le premier ministre conservateur Stephen
Harper a annoncé que Bernier avait admis avoir commis une
« sérieuse » brèche de sécurité nationale et, conséquemment, a
accepté la démission de son ministre québécois le plus en vue.
L’aveu de Bernier fut provoqué par l’imminence
de la diffusion d’une interview télévisée préenregistrée avec son ex-amie
de coeur, Julie Couillard, dans lequel elle révélait que Bernier avait laissé
chez elle des documents gouvernementaux confidentiels, au moins cinq semaines
auparavant, et qu’il n’était jamais venu les réclamer.
Le gouvernement, bien qu’insistant que rien ne
démontre que des secrets d’Etat aient été compromis, a peu parlé des
documents eux-mêmes ou de leur niveau de sécurité, outre le fait qu’ils
devaient préparer Bernier au sommet de l’OTAN à Bucarest en avril 2008.
« En ce qui concerne le contenu des documents, je
peux dire que c’était des notes provenant de réunions. Il
s’agissait d’un mélange de documents publics et confidentiels, mais
les documents confidentiels sont confidentiels et je ne parlerai évidemment pas
de ce genre de documents », a déclaré Harper.
Le congédiement de Bernier est survenu brusquement. Il fut
annoncé seulement quelques heures avant que Harper ne quitte pour une visite en
Europe et quelques heures après que ce dernier eut encore une fois volé à sa
défense, ridiculisant les demandes de l’opposition pour que le
gouvernement enquête sur l’association de Couillard avec les Hell’s
Angels et d’autres groupes de motards affiliés afin de déterminer si sa
relation avec Bernier avait mis en danger la sécurité nationale.
La question de la relation entre Couillard et Bernier avait
initialement été soulevée au début mai, après la publication par plusieurs
journaux, à la demande de députés libéraux et du Bloc québécois (BQ),
d’articles mentionnant la série de relations amoureuses entretenues par Couillard
avec des dirigeants et associés de bandes de motards.
Durant plus d’une décennie, Couillard a eu des
partenaires biens connus pour leurs liens avec des groupes de motards impliqués
dans des activités illicites, dont le trafic de drogue et le prêt usuraire. En
1996, tout juste avant leur mariage, le fiancé de Couillard, Gilles Giguère, un
motard influent, fut tué. Plus tard, elle épousa Stéphane Sirois, un membre du
groupe de motards des Rockers qui devint délateur pour la police et fut un
témoin clé dans un important procès criminel en 2003. Après avoir divorcé de
Sirois, qui bénéficie présentement d’un programme de protection de la
police pour les informateurs, Couillard débuta une relation amoureuse avec
Robert Pépin. En mai 2007, Pépin, qui avait été condamné pour recel, se
suicida, apparemment après avoir contracté de lourdes dettes envers des
usuriers.
Harper et ses conservateurs ont constamment
rejeté les demandes des libéraux et du BQ pour une enquête sur la relation
entre Bernier et Couillard au niveau de la sécurité, soutenant que la vie
privée du ministre des Affaires étrangères n’était l’affaire de
personne. Le premier ministre lui-même a traité le chef libéral Stéphane Dion
et le chef du BQ Gilles Duceppe de « fouineurs ».
L’hypocrisie
des conservateurs et leur manque de naturel
Cela est
significatif de la part d’un gouvernement qui a des liens solides avec la
droite religieuse et qui a régulièrement rendu clair son espoir de réguler et
de restreindre ce que les gens font dans leur vie personnelle. Les conservateurs,
par exemple, ont élevé l’âge du consentement sexuel de 14 ans à 16 ans et
ont introduit une législation qui refuse d’octroyer des crédits d’impôt
aux réalisations cinématographiques qu’ils jugent ne pas être dans
l’« intérêt du public » en raison du contenu sexuel, violent ou
potentiellement politique.
Le National Post,
qui sert d’organe domestique pour les conservateurs, a fait la promotion
de l’affaire Clinton-Lewinsky en endossant vivement la tentative de
destitution des républicains et en encourageant les conservateurs à copier les républicains
en cachant leur programme de droite derrière la promotion de scandale contre
les gouvernements libéraux de Jean Chrétien et de Paul Martin.
De plus, les conservateurs
ont régulièrement accusé l’opposition d’être « molle »
sur les questions de crime, de terrorisme et de sécurité nationale et ils ont
invoqué de supposés soucis pour la sécurité nationale pour refuser aux médias
et aux publics l’accès à de l’information gouvernementale.
L’automne dernier, un employé à temps partiel du gouvernement qui avait
divulgué un document sur la politique environnementale du Canada fut chassé de
son emploi les menottes au poignet par des responsables de la GRC.
Même si Harper a
publiquement fait fi de tout questionnement sur les relations de Bernier avec
Couillard, il y a des raisons de croire qu’en privé, il a traité la chose
sérieusement. Les libéraux prétendent avoir appris d’une source provenant
des hauts échelons que seulement quelques jours avant que la presse ne divulgue
des histoires sur le passé de Couillard, Harper avait discuté de la question
avec des responsables du Service canadien de renseignement de sécurité. Le SCRS
a refusé de confirmer ou de nier une telle rencontre. Couillard, entre-temps, a
dit qu’elle avait de bonnes raisons de croire que sa chambre à coucher
était surveillée.
Les conservateurs,
cependant, sont loin d’être les seules à manquer de naturel politique
dans l’affaire Bernier.
Le passé de
Couillard est tel que toute firme financière de Bay Street aurait voulu
qu’elle soit minutieusement surveillée si elle avait su qu’elle
était impliquée dans une relation avec un de ses plus hauts responsables, sans
parler qu’elle aurait pu être menacée. Mais, il y a beaucoup à croire que
le but premier de l’opposition dans cette affaire a été de salir Bernier,
en le liant avec quelqu’un détenant un passé notoire et, par ricochet, de
salir les conservateurs.
Il n’y a
aucune indication que les libéraux ou le BQ aient approché en privé le
gouvernement pour vérifier si Couillard avait été soumise à des contrôles de
sécurité ou pour encourager le gouvernement à la surveiller.
La fureur de
l’opposition sur la sécurité nationale est une diversion des vraies questions
auxquelles font face les travailleurs — la hausse des prix et la perte
d’emplois manufacturiers, le rôle du Canada dans la guerre coloniale de
contre-insurrection en Afghanistan et l’appui de l’élite canadienne
pour le militarisme et les attaques sur les droits démocratiques — et une
diversion réactionnaire à intensifier.
La « sécurité
nationale » et la « menace terroriste » ont été utilisées pour
justifier une série de lois et de décision juridiques pour augmenter le pouvoir
des forces de sécurité de l’état et renverser de vieux droits
démocratiques et principes juridiques.
La campagne
d’opposition sera utilisée pour justifier une atmosphère plus secrète et
répressive et facilitera la campagne du gouvernement pour empêcher
l’examen par le public des actions de l’état au nom de la sécurité
nationale. Des documents déclassifiés ont montré que le gouvernement a
régulièrement utilisé la « sécurité nationale » pour censurer des
extraits (de documents obtenus sous des clauses de liberté d’accès à
l’information) qui contenaient des informations politiquement
embarrassantes sur l’implication de responsables du gouvernement afghan
dans la corruption et la torture ainsi que d’autres violations des droits
de l’homme.
Le caractère réactionnaire du débat qui fait rage à Ottawa sur l’échec
supposé des conservateurs à prendre la sécurité nationale au sérieux est montré
par cet échange. S’adressant au Parlement le 28 mai, le chef libéral
Stéphane Dion a affirmé que « le refus du premier ministre de prendre les
questions de sécurité au sérieux » a endommagé la réputation du Canada au
niveau international, incluant auprès de ses alliées de l’OTAN. En
retour, le leader conservateur à la Chambre des communes, Peter Van Loan, a
contrasté le dossier des conservateurs sur les « affaires
étrangères », qu’il a qualifié de « une des plus fières dans le
monde » avec celle des libéraux, qui, selon lui, avaient « lorgné
vers les communistes, disant qu’il n’y avait pas de différence
entre les Etats-Unis et l’Union soviétique et entre l’Ouest et
l’Union soviétique ».
L’Afghanistan et
l’affaiblissement des partis traditionnels de l’élite dirigeante
canadienne
Cela dit, il y a deux questions soulevées par le scandale de Bernier.
Premièment, pourquoi Bernier fut promu à une position aussi importante dans
le gouvernement ?
Bernier est, somme toute, un poids plume politique, qui porte chic et qui
est capable de lancer quelques slogans néo-libéraux, mais qui ne connaît rien,
et est peu intéressé, dans la situation mondiale. La fonction de ministre des Affaires
étrangères était, conséquemment, hors de ses compétences. Préoccupé par son
image médiatique et sa vie personnelle, Bernier avait apparemment
l’habitude de bâcler son travail, arrachant régulièrement des pages de
documents classifiés afin de pouvoir les lire lorsque ça lui conviendrait.
Bernier prétend qu’il ne savait rien des liens de Couillard avec les
gangs de motards avant que les médias ne l’en informent. A tout le moins,
on peut dire que Bernier, obsédé d’avoir à son bras une femme attirante
qui pouvait embellir son image publique, était fortement désintéressé par qui
était Couillard ou, du moins, par qui elle avait déjà été. (Selon Couillard,
Bernier lui avait dit que si leur relation devait prendre fin, elle devrait
paraître en public avec lui pendant une année, parce que ça ne paraîtrait pas
bien pour lui d’être vu comme quelqu’un qui change souvent de
copines. )
La performance ministérielle de Bernier était régulièrement jugée
insuffisante par la presse capitaliste, le plus significativement
lorsqu’il avait publiquement annoncé que le Canada s’attendait à ce
que le gouvernement afghan remplace rapidement le gouverneur de la province de
Kandahar. (2500 soldats des Forces armées canadiennes [FAC] ont été déployés à
Kandahar où ils jouent un rôle de premier plan dans la guerre de
contre-insurrection destinée à soutenir le gouvernement d’Hamid Karzaï
mis en place par le gouvernement américain.) L’intervention de style
néo-coloniale de Bernier dans les affaires afghanes fut dénoncée par des
responsables afghans et la presse canadienne pour sa trop grande indiscrétion,
rendant ainsi la tâche plus difficile à Kaboul d’exécuter les ordres
d’Ottawa et de remplacer le gouverneur de Kandahar. ( Voir Le « grand joueur » canadien exige des changements au sein du
gouvernement afghan)
Bernier fut promu au poste de ministre des Affaires étrangères l’été
dernier lorsque Harper fut obligé de remanier son cabinet, car l’ancien ministre
de la Défense Gordon O’Connor s’est avéré être un fardeau
politique. Non seulement O’Connor était entré en conflit avec le chef des
Forces armées canadiennes, Rick Hillier, le principal architecte de
l’intervention canadienne en Afghanistan, mais il a été montré
qu’il avait régulièrement menti à propos de l’indifférence du
Canada sur le traitement des prisonniers rendus par les FAC aux autorités
afghanes.
Harper était apparemment bien informé des limitations de Bernier. Néanmoins,
il a décidé de faire de lui un ministre des Affaires étrangères, après avoir
chargé l’ancien ministre des Affaires étrangères Peter MacKay de fournir
un meilleur leadership à la Défense. Harper a donné ce mandat à MacKay parce
qu’il était inquiet de la réaction politique au Québec quant au
déploiement de troupes québécoises d’un régiment des FAC à Kandahar. Il y
a une forte opposition à l’intervention afghane partout à travers le
Canada, mais les sondages ont régulièrement montré que c’est au Québec
que cette opposition est la plus forte.
Tout cela montre combien faible est l’appui populaire au gouvernement
minoritaire conservateur, spécialement au Québec où les conservateurs
détiennent seulement 11 des 75 sièges. Cela montre aussi sa sensibilité envers
l’opposition populaire largement répandue face à la poussée pour faire
revivre le militarisme et faire de la participation du Canada à des guerres
impérialistes le pivot de la stratégie de la bourgeoisie canadienne pour
défendre ses intérêts et ses ambitions sur la scène mondiale.
Le gouvernement Harper a bénéficié d’un fort soutien
de la part de l’élite patronale canadienne. La grande entreprise a offert
son soutien clair au projet des conservateurs de développer et de réarmer les
FAC jusqu’au point où, pour employer les mots de Harper, les grandes
puissances mondiales devront en tenir compte, et sur l’importance que le
gouvernement a placée sur le rôle dirigeant des FAC dans la guerre en
Afghanistan. Mais, malgré le soutien des médias, les conservateurs n’ont
pas réussi à accroître leur soutien populaire et à plusieurs occasions ont dû
changer leurs plans de précipiter une élection après avoir jugé que les
conditions n’étaient pas propices à l’obtention d’une
majorité au parlement.
La couverture médiatique de l’affaire Bernier était
au mieux superficielle, sinon sensationnaliste. Mais cela fut l’occasion
pour le Globe and Mail et d’autres porte-parole de
l’establishment de critiquer le gouvernement pour ne pas avoir mieux
« vendu » l’intervention afghane au peuple canadien. Harper,
selon eux, a manqué de jugement en offrant l’important poste des Affaires
étrangères à quelqu’un à l’intelligence et l’expérience
limitée comme Bernier.
La seconde question majeure soulevée par l’affaire
Bernier est la raison pour laquelle les partis de l’opposition lui ont
accordé autant d’importance et pourquoi ont-ils, à maintes reprises au
cours de la dernière année, exploité les scandales, véritables ou forcés, pour
en faire la base de débats parlementaires ? Parmi ceux-ci on retrouve :
l’important paiement en liquide jamais justifié offert à l’ancien
premier ministre Brian Mulroney par un trafiquant d’armes
canado-allemand; les allégations selon lesquelles les conservateurs auraient
offert des pots-de-vin à un député indépendant pour qu’il vote contre le
gouvernement minoritaire libéral en mai 2004 ; et l’accusation que
les conservateurs auraient dépensé plus que permis lors de l’élection
fédérale de 2006.
Derrière ces pourvoyeurs de scandales se cache le fait que
les partis de l’opposition, et tout particulièrement l’opposition
officielle formée des libéraux, ont bien de la difficulté à se distinguer des
conservateurs.
En effet, alors que c’est le BQ qui a maintenu les
conservateurs minoritaires au pouvoir durant leur première année et plus, ce
sont les libéraux qui depuis l’automne dernier sont venus à maintes
reprises à la rescousse des conservateurs, soit en votant avec le gouvernement
ou en s’abstenant suffisamment pour lui permettre de survivre.
Dans la presse capitaliste, l’appui des libéraux pour
le gouvernement conservateur est expliqué totalement du point de vue de la
faiblesse des libéraux dans les sondages et, conséquemment, de la crainte de
précipiter une élection.
En réalité, l’alliance des libéraux et des
conservateurs est un produit, d’une part, du rétrécissement de la base
d’appui populaire pour les partis dirigeants traditionnels de
l’élite dirigeante canadienne, suivant des années des compressions par
ces derniers dans les services sociaux et de la réorganisation du système de
taxes pour favoriser les riches et la grande entreprise, et de la poussée de la
bourgeoisie canadienne vers la droite.
Si les libéraux sont en profonde crise, c’est parce
qu’ils voient que présentement le patronat canadien est solidement
derrière le gouvernement Harper et que de nombreux libéraux appuient la
majorité du programme de droite des conservateurs. Bien que Dion ait attaqué
les conservateurs à maintes reprises de la droite sur des questions
économiques, concernant entre autres les baisses d’impôts aux entreprises
insuffisantes, il a dû faire face à une importante dissension pour avoir
conduit les libéraux « trop à gauche ».
Le BQ et son parti frère au niveau provincial québécois, le
Parti québécois (PQ), font face à une crise similaire. Le PQ perdit le pouvoir
au Québec en 2003, après neuf ans au gouvernement à réaliser des coupes
massives dans les dépenses sociales et les impôts. Ensuite, à l’élection
provinciale de 2007, il tomba en troisième place, alors qu’une large
section de l’électorat s’abstint de se rendre aux urnes ou vota
pour l’Action démocratique du Québec, un parti populiste de droite et
anti-immigrés, exprimant ainsi sa désaffection des deux partis qui avaient
dominé la politique provinciale québécoise au cours des quarante dernières
années, le PQ et le Parti libéral du Québec (PLQ).
Bernier était lui-même conseiller pour le premier ministre
péquiste Bernard Landry, avant de faire défection et de se rendre à
l’ADQ, qui entretient une étroite association avec les conservateurs de
Harper.
Le social-démocrate Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a
renoncé depuis longtemps à son programme réformiste, est pendant ce temps
satisfait de jouer le second violon des plus importants partis de la grande
entreprise. Le NPD, après avoir défendu le gouvernement libéral minoritaire en
2004-2005, a tenté de se distinguer des libéraux en facilitant la tentative des
conservateurs de présenter l’élection de 2006 comme un référendum sur la
corruption des libéraux. À ce jour, le NPD défend l’intervention
extraordinaire de la GRC dans les élections de 2006, une intervention facilitée
par le NPD. (Voir « Canada :
un rapport ravive d’épineuses questions sur l’interférence de la
police fédérale dans les élections de 2006 »)
De la même façon, on voit maintenant le chef du NPD Jack
Layton fulminer au sujet des brèches de sécurité de Bernier, pouvant ainsi
mettre de côté l’appel du NPD au retrait immédiat de toutes les troupes
canadiennes de l’Afghanistan.
Mercredi dernier, la critique en matière de Défense du NPD,
Dawn Black, fit la une des journaux en soutenant dans une interview
qu’elle avait surpris Bernier dans une autre brèche de sécurité en
décembre. Elle a affirmé qu’alors qu’ils étaient en avion pour se
rendre à une rencontre de représentants des pays impliqués dans le sud de
l’Afghanistan, elle aperçut du coin de l’oeil les notes de Bernier.
« Il était question de ce que le ministre devait dire à Condoleezza Rice
concernant l’opération Enduring Freedom ... »
Et pas un mot de la part de Black et du NPD sur le
véritable scandale et tragédie humaine : l’implication du Canada
dans une violente guerre coloniale en Afghanistan.