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EuropeUn échange de courrier sur le rôle de briseurs de grève des syndicats dans une raffinerie française5 janvier 2011Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur Le WSWS a reçu le courrier ci-dessous au sujet de l'article « France: Comment les syndicats ont aidé la police à briser la grève à la raffinerie de Grandpuits ». Alex Lantier y répond. Comment pouvez-vous écrire de telles idioties ?! Sachez que le mouvement national et plus particulièrement celui dans les raffineries françaises a été partout initié par la CGT. Je suis délégué CGT dans une raffinerie (je resterai anonyme, je ne tiens pas à ce que mon nom soit utilisé à vos propres fins qui ne sont inspirées que par la haine et la diffamation) et je ne vous apprendrais pas que c’est la CGT qui a appélé à la grève dans les raffineries. Ce sont les salariés qui décident de commencer ou d’arrêter un mouvement de grève et pas les syndicats. Nous les accompagnons et faisons remonter leurs revendications, c’est notre rôle. Evidement, la CGT avait pour but de faire fléchir Sakozy en allant le
plus loin possible. Les salariés, après 18 jours de grève, n’ont pas voulu
aller plus loin de peur, entres autres, de perdre trop de salaire et de
mettre en difficulté leur famille à la veille des fêtes d’années si chères à
leurs enfants. La fierté d’avoir lutter pendant ces 18 jours a été grande.
Au travers des raffineurs (qui étaient loin d’être les euls en grève), c’est
tout le peuple français qui a montré au gouvernement que les français ne
sont pas des moutons. Sans la CGT, ce mouvement social n’aurait jamis eu la
même ampleur. Ce n’est certainement pas grâce à votre groupuscule qui se dit
socialiste mais qui cache en fait un regroupement de fachistes qui a apporté
quelque chose dans cet élan national. Alors au lieu d’écrire et de publier
des aneries, je vous conseille d’aller dans la rue, au contact des français.
Vous semblez tellement éloignés de la réalité que —CGT * * * Normalement le World Socialist Web Site ne répondrait pas à un courrier électronique anonyme telle la lettre ci-dessus qui dénonce crûment l’article du WSWS sur la collusion entre les syndicats et la police intervenant pour briser la grève à la raffinerie pétrolière française. Toutefois, ce courrier – envoyé à partir d’une adresse mail officielle de la CGT – soulève une question qui concerne l’ensemble de la classe ouvrière. En qualifiant de façon calomnieuse le WSWS d'organisation fasciste, l’auteur émet une menace à peine voilée laissant entendre que l’opposition de la classe ouvrière aux trahisons des syndicats récoltera la violence. Ceci est plus qu’une éventualité hypothétique comme l’ont montré de récents événements en Europe. L’armée a été utilisée, avec le soutien plus ou moins explicite des syndicats, pour briser des grèves à la fois en Grèce et Espagne. L'auteur de ce courrier, quelle que soit son identité, a absorbé le jargon et les attitudes de la bureaucratie syndicale qui cyniquement fait «remonter leurs revendications [des travailleurs] » au président Nicolas Sarkozy, par une voie socio-politique qu’il ne remet en question à aucun moment. Ces revendications sont ensuite ignorées pendant que la CGT et Sarkozy négocient davantage de coupes sociales. Les déclarations contradictoires du courrier – que le mouvement de grève « a été partout initié » par la CGT, mais que « ce sont les salariés qui décident de commencer ou d’arrêter un mouvement de grève » – sont profondément malhonnêtes. C'est un fait établi que la CGT a appelé à la grève du fait de l'opposition de masse de la classe ouvrière contre les coupes sociales, et a ensuite négocié avec Sarkozy et insisté pour qu'il n'y ait qu'une opposition « symbolique » (à savoir pas d’opposition réelle) contre l’intervention de la police pour briser la grève. Autrement dit, la CGT a essayé de désarmer les travailleurs et non d’aller « le plus loin possible, » comme le prétend le courrier. Aux critiques trotskystes des trahisons de la CGT toutefois, le courrier répond en calomniant le WSWS d’être un « groupe fasciste » – c’est-à-dire un groupe qui ne reculera devant aucun acte de violence physique pour briser les luttes des travailleurs et auquel les travailleurs doivent être prêts à résister en recourant à la force. En d’autres termes, l’auteur du courrier considérerait que les syndicats auraient raison d'attaquer des représentants du WSWS ou des travailleurs agissant sur la base de la perspective du WSWS. C’est un appel à la violence sans retenue contre la classe ouvrière. Il existe une longue histoire sordide de telles calomnies anti-trotskystes émanant de la CGT et du Parti communiste français (PCF) qui a historiquement contrôlé la direction de la CGT – remontant aux dénonciations de « trotsko-fascistes » des années 1930 du secrétaire général du PCF Maurice Thorez. Celles-ci furent utilisées pour justifier des attaques et des assassinats de trotskystes en France. Dans le même temps, en URSS, Staline organisait les Procès de Moscou qui entraînèrent la liquidation de la direction révolutionnaire du Parti bolchévique et le lancement de la Grande Purge qui tua des centaines de milliers, sinon des millions de personnes en URSS. La personne qui a écrit ce courrier aurait reconnu plus honnêtement son inspiration politique en y apposant la signature « Joseph Staline. » Alex Lantier (Article original paru le 28 décembre 2010)
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