Robert Skelton est le candidat du Parti de
l'égalité socialiste pour la circonscription d'Ardwick à Manchester. Vendredi,
il a pris la parole devant un groupe de parents et d'employés du centre
familial Bushmoor à Ardwick. Ce centre fait partie du réseau Sure Start
de centres pour enfants de Manchester, qui sont tous menacés de fermeture ou de
privatisation en raison du plan de réduction des dépenses de 109 millions de
livres (123,4 millions d'euros) appliqué cette année par le conseil municipal
de Manchester à majorité travailliste.
Le centre familial Bushmoor à Ardwick
Skelton a dit à l'audience, « Le Parti de
l'égalité socialiste s'oppose à toutes les coupes budgétaires contre Sure
Start et nous nous opposons à la moindre coupe faite dans les services
publics. C'est la première ligne de notre manifeste. [.] La décimation de Sure
Start est une indication claire du caractère néfaste des coupes de 85
milliards de livres [92,2 milliards d'euros, ndt] imposé par le gouvernement
conservateur-libéral. Elles s'ajoutent aux 20 milliards de coupes déjà imposées
par le Parti travailliste. »
Skelton a remarqué que Sure Start avait
été introduit par le précédent gouvernement du Pari travailliste en 1999 comme
« une version au rabais d'un grand nombre de services qui avaient précédemment
été assumés par l'Etat providence. [.] Mais cela ne fait pas de leur
suppression quelque chose de mieux - cela aggrave la situation. Parce que,
franchement, pour beaucoup de parents, il n'y a pas d'autre choix.
« Les politiciens nous disent qu'il y a eu
trop de dépenses publiques et que l'argent manque. Pourtant, durant toute la
période d'après-guerre, le niveau des dépenses publiques est resté pratiquement
au même point. »
Robert Skelton devant les parents et à l'équipe du Centre Bushmoor
« Alors pourquoi subissons-nous ces coupes
brutales dans nos services publics ? Ces coupes sont menées dans leur totalité
en raison d'un renflouement massif des banques par les fonds publics. Cela nous
coûte maintenant 1000 milliards de livres, au moins. »
Skelton a mis en cause les immenses niveaux
d'inégalité sociale en Grande-Bretagne, et le fait que les 1000 individus les
plus riches du Royaume-Uni ont un revenu combiné de plus de 330 milliards de
livres. « Cette somme d'argent pourrait financer tous les centres Sure Start
du pays pour les 300 prochaines années et il resterait encore quelques
milliards, » a-t-il fait remarquer.
Le renflouement a été organisé par le dernier
gouvernement travailliste et les coupes destinées à le financer sont maintenant
imposées par le gouvernement conservateur-libéral, a fait remarquer Skelton. «
Tout cet argent pour renflouer les riches est trouvé dans les coupes à
l'échelon local des conseils municipaux travaillistes comme celui de
Manchester. C'est la nature de la politique actuelle. C'est une conspiration
contre la classe ouvrière de la part de partis qui sont tellement liés les uns
aux autres que l'on ne pourrait faire passer un papier à cigarette entre eux. »
« Les riches ont trois partis qui s'occupent
d'eux, mais les travailleurs, la vaste majorité de la société, n'ont pas leur
propre parti de masse. Et sans cela, ils n'ont pas grand-chose du tout, »
a-t-il poursuivi.
« Nous pensons que la question des millions de
gens qui n'ont pas de représentation politique est la question la plus
importante à l'échelon mondial actuellement. Sans un tel parti, on ne peut pas
lutter contre le grand capital. »
Expliquant que les travailleurs ne pouvaient
pas improviser une nouvelle direction, Skelton a dit, « Sur toute la surface du
globe aujourd'hui, les travailleurs comprennent que même lorsqu'ils font tomber
des dictateurs et des tyrans, ceux-ci sont tout bonnement remplacés par
d'autres personnes issues de ces régimes haïs. C'est ce qui s'est passé en
Égypte et en Tunisie.
« Les travailleurs ont besoin d'un parti ayant
une longue histoire de luttes pour des principes. Le Parti de l'égalité
socialiste est le seul parti qui soit socialiste et internationaliste, et
représente les intérêts de la classe ouvrière, des sans emplois, des étudiants,
des retraités et de ceux qui sont dans la misère.
« Nous sommes pour la prise de pouvoir par les
travailleurs et la formation d'un gouvernement ouvrier qui représente la
volonté démocratique de la société. On ne peut pas avoir de vraie démocratie
lorsque le un pour cent de super-riches dans la population fait en sorte que
toutes les décisions prises le sont en sa faveur. »
Skelton a reçu une réaction chaleureuse de la
part des parents et des employés.
Moustafa, qui a un enfant dans le centre, a
demandé à être plus informé sur la politique du PES. Un autre parent a dit que
ce n'est qu'en entendant le discours de Skelton qu'elle a réalisé que la
quantité d'argent donnée aux banques était si importante. « C'est e plus en
plus difficile pour les gens de s'en sortir, » a-t-elle dit. « J'ai remarqué
que je dépense 20 livres [22,6 euros, ndt] de plus par semaine pour les
courses. »
Un autre parent a noté que le gouvernement a
affirmé qu'il n'y avait pas d'argent pour les centres Sure Start, mais
qu'ils en trouvaient pour financer la guerre en Libye. Il a ajouté qu'un autre
moyen d'exclure les plus pauvres des services publics consistait à augmenter
les frais d'inscription à l'université jusqu'à 9000 livres.
Leyli travaille au Centre Bushmoor, elle a
déclaré, « Nous avons quatre équipes ici. Le Centre Bushmoor fonctionne depuis
6 ou 7 ans. C'est très important pour cette communauté parce que c'est une
communauté très pauvre et qu'il y a beaucoup de parents qui ont un accès
gratuit au centre et qui en ont vraiment besoin. Ces enfants n'ont pas accès à
des crèches ou des soins privés. Donc ils peuvent venir aux groupes
parents-enfants les après-midi pour jouer.
Leyli
« Ils peuvent venir et cuisiner et dessiner
suivant le temps et la saison. Alors, qu'on leur enlève ça... Beaucoup de gens
qui viennent aux groupes parents-enfants sont bouleversés et disent, "où
va-t-on aller avec nos enfants ? »
« C'est la même chose dans le groupe des
parents qui amènent leurs enfants le matin. Il y en a deux dont le travail dépend
de ces deux heureset demie. Ils disent "Si ça se passe comme ça,
nous allons perdre nos emplois. Le matin nous avons 15 ou 16 parents.
L'après-midi, ça peut aller de 2 à 16 parents. Nous organisons des fêtes deux
fois par an et là on peut accueillir jusqu'à 40 parents ici, avec leurs
enfants. Nous sommes l'un des centres les plus actifs d'Ardwick parce que la
plupart des parents ont un accès très facile. Nous sommes en plein milieu des
logements,ils sont juste à côté.
« Nous avons une activité de conseil aussi.
L'équipe est à l'étage, ils conseillent les parents sur le logement, les aides
sociales et tous les problèmes avec les taxes municipales. Cela va être
supprimé aussi. »
Robert Skelton avec des employées du Centre familial Bushmoor
« On reçoit des messages contradictoires sur
l'avenir de notre service. D'abord ils ont dit que tous les services vont
fermer, qu'il n'y en aura plus aucun. Maintenant ils disent qu'ils vont les
confier à un contractant privé. Mais nous ne savons pas qui est ce contractant
privé ni quand cela arrivera. Le secteur privé ne s'intéresse qu'à l'argent. La
plupart des parents ici touchent les aides sociales, donc ils ne vont pas
pouvoir payer les prix du privé. Une entreprise privée pensera, " je ne
vais pas faire beaucoup d'argent ici ni dans toute cette zone parce que ce sont
surtout des parents au chômage." »