Le Parti de l’égalité sociale (Partei für Soziale Gleichheit, PSG) présente ses propres
candidats aux élections européennes du 7 juin. Sur la base de la déclaration
qui suit, le parti recueillera dans les semaines à venir les signatures
nécessaires à la participation à l’élection.
Si l’avenir de l’Europe devait rester entre
les mains de l’aristocratie financière et de ses représentants dans la
bureaucratie de l’Union européenne et des gouvernements européens actuels,
alors un désastre serait inévitable. Il est temps que les travailleurs
interviennent dans la situation et qu’ils prennent eux-mêmes en main le sort de
la société.
Cela exige la construction d’un nouveau
parti :
• Un parti qui déclare ouvertement que le
capitalisme a échoué et qu’il doit être remplacé par une société socialiste où
s’exerce un contrôle démocratique de l’économie,
• Un parti qui lutte contre le nationalisme
et la xénophobie et qui ne permette pas que les classes dirigeantes plongent
l’Europe dans la guerre et la dictature, comme ce fut le cas en 1914 et en 1939 ;
• Un parti qui unisse les travailleurs et
les chômeurs, les jeunes et les retraités, les travailleurs européens et les
immigrés au-delà des frontières nationales, et qui défende de manière
intransigeante leurs droits démocratiques et sociaux ;
• Un parti qui rejette la politique de
collaboration des syndicats et qui mobilise les travailleurs pour la défense
des emplois en empêchant la fermeture des usines en opposition à la frénésie
destructrice des propriétaires capitalistes et des grands managers ;
• Un parti qui s’oppose à tous ceux, tel le
parti La Gauche, qui prêchent le socialisme en paroles et qui défendent le
capitalisme en pratique.
Le Parti de l’égalité sociale (PSG)
participe aux élections européennes du 7 juin afin de construire un tel parti.
En tant que section allemande du Comité international de la Quatrième Internationale,
nous nous trouvons dans la tradition du mouvement trotskyste qui a
historiquement défendu le marxisme contre la social-démocratie et le
stalinisme. Nous collaborons étroitement avec nos partis affiliés en Europe et
internationalement. Nous disposons grâce à notre site web, le World
Socialist Web Site, d’un organe qui jouit d’un lectorat important et en
augmentation dans le monde entier et qui est reconnu par beaucoup comme la voix
authentique du marxisme
Nous luttons pour l’établissement d’un
gouvernement ouvrier qui donne la priorité aux besoins sociaux sur les intérêts
du patronat et des banques et leurs profits. Notre perspective est d’unifier
l’Europe sur une base socialiste et d’établir des Etats-Unis socialistes
d’Europe.
La crise
économique et ses causes
La crise financière et économique internationale a déjà eu des
conséquences catastrophiques sur l’Europe. La production industrielle a baissé
dramatiquement et la récession se développe à une vitesse record. Cette crise
n’est pas le résultat de forces naturelles indomptables — un
« tsunami » qui déferlerait sur le monde — comme les politiciens de
tous bords voudraient nous le faire croire. En réalité, elle est le résultat
d’un système économique qui sert à l’enrichissement sans retenue d’une
aristocratie financière pillant la société à l’aide de méthodes impitoyables et
criminelles.
Les mêmes dirigeants des trusts et de l’économie qui ont privatisé
tous les aspects de la vie sociale dans le but de promouvoir leur propre enrichissement,
le tout au nom des « forces d’autoguérison du marché », réclament à
présent un soutien financier illimité de l’Etat, rejetant leurs pertes
spéculatives sur le dos de la population. Les banquiers font chanter le
gouvernement et les politiciens réagissent en mettant à leur disposition des
milliards d’argent public. En Allemagne, une seule banque, HRE (Hypo Real
Estate), a déjà à elle seule, reçue du gouvernement des subventions publiques
et des cautions s’élevant à 102 milliards d’euros.
Alors que des sommes astronomiques ont été débloquées pour les
banques et les grandes entreprises, la population laborieuse est censée en
faire les frais sous forme de chômage, de réduction de salaire, de
détérioration des conditions de travail et de coupes sociales. Les travailleurs
doivent s’opposer à ce processus. Ils ne portent pas la moindre responsabilité
dans cette crise. Ils n’étaient pas impliqués dans les transactions
spéculatives. Ils n’ont pas empoché des millions ou même des milliards d’euros.
Bien au contraire. La danse autour du veau d’or est allée de pair ces dernières
années avec d’énormes attaques contre le niveau de vie de la population
laborieuse.
Lorsqu’il y a vingt ans, le capitalisme fut introduit en Allemagne
de l’Est et en Europe de l’Est, on nous a dit que le socialisme avait échoué.
Ce qui avait échoué, ce n’était pas le socialisme, mais le stalinisme, la
dictature d’une bureaucratie privilégiée qui traitait la population laborieuse
avec arrogance et mépris. L’introduction du capitalisme signifia un recul
social. Une petite élite constituée par les nouveaux riches et les anciens
staliniens a pris le contrôle de la propriété sociale et jouit à présent d’une
fabuleuse richesse. Pour la grande masse de la population le revers de ce
processus a conduit à une misère largement répandue.
En Europe de l’Ouest aussi, l’inégalité sociale s’est accrue de
façon spectaculaire. En Allemagne, les réformes Hartz mises en vigueur par la
coalition « rouge-verte » (Parti social-démocrate et Verts) ont abouti
à une vaste redistribution de la richesse sociale. Tandis que de plus en plus
de familles vivaient dans une accablante pauvreté, on accroissait le nombre de
millionnaires. Depuis la réintroduction du capitalisme en 1990, les dix pour
cent les plus riches de la société allemande ont augmenté leur revenu de plus
de 30 pour cent, tandis que les 10 pour cent les plus pauvres ont vu le leur
baisser de 13 pour cent.
Les mêmes politiciens qui justifient des coupes sociales
drastiques au motif que les caisses sont vides distribuent à présent aux
banques des milliards d’euros pris au contribuable, plaçant ainsi le fardeau de
la crise sur le dos de la population. Le pouvoir de cette élite parasitaire ne
peut être brisé que par une rébellion sociale impliquant une vaste mobilisation
politique de la classe ouvrière.
Le
protectionnisme et la menace de guerre
L’Union européenne n’incarne pas l’unité de l’Europe. Elle
n’a fait qu’écarter les obstacles qui faisaient entrave à l’exploitation
intensifiée du continent pour le compte des banques et des trusts les plus
puissants. L’UE divise la classe ouvrière en montant les couches de
travailleurs à bas salaire contre ceux qui gagnent davantage et en bouclant
hermétiquement les frontières aux immigrés.
A présent les fantômes du passé ressurgissent. Malgré une
défense du bout des lèvres de la cause de l’unité européenne, chaque
gouvernement européen a réagi à la crise en cherchant à renforcer sa propre
économie aux dépens de celle des autres. Le président français Nicolas Sarkozy
a fait dépendre son plan de soutien de plusieurs milliards d’euros au secteur
automobile national d’un engagement des constructeurs automobiles français à
produire en France et à utiliser des pièces détachées françaises. Quant au
gouvernement allemand, il refuse d’accorder la moindre aide aux Etats européens
plus pauvres. Il espère pouvoir, au moyen de la crise, renforcer sa domination
en Europe.
De telles campagnes nationalistes jouissent du soutien des
syndicats. Le mouvement de grève qui eut lieu à la raffinerie pétrolière
Lindsey en Angleterre en est un exemple choquant. Au lieu de promouvoir la
solidarité internationale entre les travailleurs, les syndicats ont lancé ce
mot d’ordre réactionnaire : « Des emplois britanniques pour les
travailleurs britanniques » en montant les travailleurs britanniques
contre leurs collègues étrangers. Cette politique réactionnaire a ses racines
dans la position sociale de la bureaucratie syndicale qui vit des aumônes des
capitalistes et qui lie le sort des travailleurs aux « intérêts
nationaux » de la classe dirigeante de chaque pays.
Le protectionnisme et la guerre économique sont les étapes
préliminaires de conflits militaires. Depuis des années, les grandes
puissances, et en premier lieu les Etats-Unis, ont cherché à compenser leur
faiblesse économique en recourant à la force militaire. Les rivaux européens
des Etats-Unis ont réagi au déclin économique de ces derniers en montrant
qu’ils n’étaient plus disposés à subordonner leurs propres ambitions
économiques et militaires à celles des Etats-Unis. Les guerres en cours en Irak
et en Afghanistan, le massacre perpétré par l’armée israélienne à Gaza et
l’attaque brutale lancée par le gouvernement sri lankais contre la minorité
tamoule du Sri Lanka, montrent avec quelle brutalité la classe dirigeante est
prête à défendre son pouvoir.
Quiconque croit qu’il n’y aurait pas en Europe de
répétition des événements sanglants qui ont eu lieu durant le siècle dernier
commet une grave erreur. Ce n’est pas la première fois que les gouvernements
européens ont cherché à réprimer la résistance populaire en montant les
travailleurs d’un pays contre leurs collègues travailleurs à l’étranger dans un
processus qui mène inexorablement à la guerre. Les événements des Balkans sont
la preuve vivante d’un tel danger. La seule réponse à une telle menace est une
offensive pour le socialisme de la part de la classe ouvrière européenne tout
entière.
Le rôle du parti
La Gauche
Nous rejetons la politique de La Gauche et d’organisations
similaires en Europe. La Gauche d’Oskar Lafontaine en Allemagne, le Parti de
Gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier
Besancenot en France, Refondation communiste en Italie et SYRIZY en Grèce
furent créés dans le but de combler le vide laissé par le déclin des partis
sociaux-démocrates et staliniens en Europe. Ces organisations offrent leurs
services en tant que force de maintien de l’ordre bourgeois et considèrent que
leur principal devoir est d’empêcher toute évolution révolutionnaire des travailleurs.
L’élite dirigeante sait parfaitement que la crise
économique et sociale entraînera des conflits sociaux qui dépasseront de loin
les manifestations des jeunes qui se sont déroulées à la fin de l’année
dernière en Grèce. La classe dirigeante se prépare à une telle éventualité à un
double point de vue : en restreignant les droits démocratiques, en
renforçant les appareils répressifs d’Etat et de la police et en attisant les
tendances nationalistes et racistes. Dans le même temps, ils comptent sur les
partis de « gauche » pour décapiter les mobilisations de masse et les
conduire dans une impasse. L’histoire de l’Europe a été dominée par de telles
défaites aux mains de ce genre de partis opportunistes de la classe ouvrière, à
commencer par le soutien du Parti social-démocrate allemand (SPD) à la Première
Guerre mondiale.
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